La Nasa annonce de l’eau sur Europe, une lune de Jupiter

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La Nasa l’avait promis, elle tiendrait une conférence de presse ce 26 septembre, 20 heures à Paris, quant à une récente découverte, qui pourrait être un élément de preuve d’une activité liée au supposé océan sous la croûte glacée d’Europe, l’un des 67 satellites naturels de la planète Jupiter. Elle a annoncé avoir constaté la présence de panaches de vapeurs d’eau sur le petit astre. Une découverte qui renforce les indices relevés 2012 quant à l’existence de geysers sur cette lune jovienne.

Découverte le 8 janvier 1610 par Galilée, la sixième lune de Jupiter intéresse particulièrement les exobiologistes en quête d’indices de vie extra-terrestre, actuelle ou passée. Il faut dire que les scientifiques soupçonnent la présence d’un océan liquide sous la croûte glacée d’Europe, une surface dont la température maximale irait de – 150 à – 200 degrés Celsius.

D’ores et déjà, l’on savait que les informations à venir n’avaient pas été recueillies par la sonde Juno qui étudie Jupiter, mais grâce au télescope Hubble en orbite autour de la Terre. Au cours d’une intervention avec le directeur du département d’Astrophysique de l’agence spatiale américaine, Paul Hertz, et d’un astronome de l’Institut des Sciences du Télescope spatial de Baltimore, Williams Sparks, la Nasa a révélé que le télescope avait permis d’apercevoir ce qui ressemble à des geysers au niveau du pôle sud d’Europe. Ils atteindraient jusqu’à 200 kilomètres de hauteur dans l’espace.

L’occasion avait été donnée aux astronomes d’étudier dans l’ultraviolet la lumière absorbée par les geysers. En effet, Europe passait devant Jupiter et réfléchissait alors sa luminosité. Il aura fallu aller aux bornes des capacités de Hubble pour obtenir les images. Cependant, le but initial de l’observation était de déterminer si l’atmosphère d’Europe était fine ou étendue, si elle comprenait une exosphère, cette dernière couche d’atmosphère que possèdent certains corps célestes comme la Terre ou Vénus.

Et, « en utilisant la méthode d’observation pour détecter des atmosphères autour des planètes en orbite autour d’autres étoiles, l’équipe a réalisé la présence de vapeurs d’eau ventilées à la surface d’Europe ». En quinze mois, les astronomes avaient observé à dix reprises le passage de cette lune devant la géante gazeuse, et ils avaient aperçu à trois reprises la présence de ces geysers. En 2012, les astronomes avaient observé un surplus d’oxygène et d’hydrogène autour du pôle sud qu’ils attribuaient à une possible décomposition des atomes d’eau au niveau du sous-sol. La confirmation de la découverte de 2012 ouvre de très intéressantes possibilités pour les exobiologistes qui veulent analyser l’eau d’Europe.

Des eaux océaniques contenant de la vie ?

L’épaisseur inconnue mais estimée de la couche de glace d’Europe ne laissait guère d’espoir quand à la possibilité de trouver de l’eau océanique que l’on pourrait analyser. Cet océan serait chauffé par des forces de marée dues à l’attraction gravitationnelle de Jupiter. Si Europe, dont le diamètre est inférieur de 350 kilomètres à celui de notre lune, se situe à 671 000 kilomètres de la plus grande planète du système solaire, tandis que la Lune se situe à 380 000 unités de la Terre, les forces de gravitation entre elle et Jupiter ne sont pas identiques à celles entre la planète bleue et son satellite naturel.

La masse de Jupiter représente 319 fois celle de la Terre, et cela fait toute une différence. Notamment sur le plan du réchauffement interne par une puissante dissipation d’énergie liée aux déformations du corps par les effets des forces de marée. Et c’est l’intérêt principal de ces geysers qui pourraient résulter de l’accélération des marées et des fractures subséquentes dans la glace ; car, s’ils proviennent d’un potentiel océan susceptible d’abriter de la vie microbienne sinon des organismes plus évolués, il suffit de tenter de recueillir cette éventuelle vapeur d’eau grâce à un robot sans avoir besoin de recourir à un trop incertain forage.

Cependant, la faible occurrence de l’apparition de ces geysers mentionnée plus haut, trois fois en dix passages devant Jupiter, et le fait que l’on ne sait pas quand elles doivent se produire, ne sont pas pour faciliter le travail des astronomes. Quoi qu’il en soit, la Nasa a prévu d’envoyer vers Europe une sonde baptisée Clipper dans les années 2020 pour analyser les vapeurs et rechercher les endroits où la glace serait assez fine pour être forée lors d’une autre mission. D’ici là, en 2018, la Nasa, l’Agence spatiale européenne et leur homologue canadien enverront dans l’espace le télescope James Webb qui pourrait permettre d’affiner les informations. Plus puissant, il ne pourra cependant pas, contrairement à Hubble qu’il remplacera, observer le spectre lumineux dans l’ultraviolet ; or, c’est ainsi que Hubble avait repéré la lumière de Jupiter absorbée par les geysers.

En 2005, la sonde Cassini avait observé des jets de vapeur d’eau et de particules de glace d’eau sur Encelade, une lune de la planète Saturne. En 2015, Hubble avait révélé la possibilité d’un océan aussi vaste que la Terre sous la surface de Ganymède, la plus grosse lune de Jupiter et du système solaire.

Hans-Søren Dag


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